Goa goan vibe
Des clichés plein la tête, des préjugés déjà bien installés. Sincèrement, Goa ne nous emballait pas plus que ça. Nous avions pas mal d’aprioris sur cet endroit, pourtant mythique lui aussi…
Nous en avions une image superficielle, voire carrément/presque glauque.
Dérives, excès et choc culturel au rendez-vous.
Et comme tout le monde en parlait et que tout le monde y allait, nous, ça nous donnait juste envie d’aller voir ailleurs. 🙈
On est pourtant passé tout près - fin décembre 2014 - après avoir atterri à Chennai. Nous entamions une grande remontée du sud au nord du pays et l’itinéraire le plus connu (le plus facile donc), passe en général par Hampi, puis Goa et Mumbai.
C’était l’occasion idéale et pourtant…
Découvrir cet état en pleine haute saison, pour la nouvelle année, quand tous les Indiens et les touristes du pays s’y réunissent pour faire la fête, avec en plus tous nos préjugés, il était clair que ça n’allait pas aider à l’apprécier. On a donc zappé.
 |
Pour beaucoup, "Goa" et "Fêtes" sont deux synonymes! 😜
|
N’empêche, à force d’en entendre parler, ça devenait quand même vraiment intrigant.
Surtout qu’en général - à part les traditionnels « c’était mieux avant » - tout le monde en parle avec grand enthousiasme! (et quand on dit tout le monde, c’est vrai, et ça inclut beaucoup de potes à nous - aussi - quand même…)
Rien que le nom de Goa évoque toute une époque, indissociable du mouvement Peace&Love et des premiers routards partis sur les routes de l’Asie.
Il fallait qu’on voie ça de nos propres yeux, que l’on expérimente par nous même.
C’est si facile de juger un endroit sans jamais y avoir été et c’est vraiment tout naze.
Alors cette année, comme nous savions que nous retournerions à Mumbai, il était clairement devenu évident que nous irions aussi à Goa cette fois!
Visiter l’Inde, c’est un peu comme visiter l’Europe - question de proportions!
C’est un pays tellement grand (3 287 263 Km2 - 6,5x fois la France), que chaque fois que l’on change d’états, c’est comme si l’on changeait de pays!
Au plus on la découvre, au plus on s’en rend compte.
Comme en Europe, il y a des destinations beaucoup plus populaires que d’autres, des destinations « incontournables ».
Elles varient selon les profils et les envies bien entendu, mais de façon très générale (et les statistiques le démontrent bien), les étrangers qui visitent l’Europe vont presque toujours dans les mêmes pays. La France et Paris, Amsterdam, Londres, Berlin ou Barcelone et l’Italie bien sûr, avec Rome, Florence ou Venise… Les grands classiques! (ce qui, sur la totalité des villes européennes, ne représente vraiment pas grand-chose quand on y pense)
Eh bien Goa, c’est une destination « grand classique » en Inde.
 |
Et quand on voit ça, on comprend pourquoi...
|
Ancienne enclave portugaise à l’époque coloniale, elle possède une atmosphère incomparable et véritablement unique qui n’a nul équivalent en Inde.
C’est le plus petit état du pays et le seul où culture portugaise (occidentale) et christianisme ont su si bien s’intégrer et perdurer jusqu’aujourd’hui.
Avec un climat tropical et 26° de moyenne annuelle, c’est aussi le seul état indien pourvu de si belles étendues de sable fin. Les seules plages indiennes où les gens viennent se baigner!
(On en a vu d’autres, en Odisha, au Tamil Nadu, et - même si une plage est toujours jolie - elle n’invite pas toujours à la baignade, au contraire même!)
C’est son plus gros atout. L’image carte postale idéale qui fait rêver les vacanciers du monde entier.
Une culture unique, une ambiance relax et des plages de rêve parsemées de cocotiers, on comprend vite pourquoi Goa a eu - et à toujours - autant de succès!
Chaque village, chaque plage à donc son ambiance et ses caractéristiques.
Et même si Goa a beau être le plus petit état du pays, ses 3 702 Km2 (dont 101Km le long de la mer) offrent une multitude de possibilités.
Plage plus familiale, plus festive, plus décontractée… Bondée ou presque déserte, il semble y avoir (encore) l’embarras du choix!
Destination particulièrement appréciée des hippies dans les années 60/70, nombre d’entre eux n’ont même jamais voulu la quitter!
 |
L'énorme plage d'Arambol, au nord de Goa
|
 |
Les vieilles petites chapelles
|
 |
Les cocotiers 💛
|
Aujourd’hui, les hippies ont bien changé, les Indiens voyagent et les touristes se prennent pour des influenceurs…
Ne rien faire, siroter un cocktail ou une noix de coco sur le sable, faire des emplettes, manger un bout dans un restaurant « instagramable » et sortir le soir pour danser, et s’alcooliser!
Dans un pays où certains états l’interdisent, ici, il coule à flots.
Un autre atout - majeur - pour certains, à commencer par les Indiens.
Goa reste toujours aussi prisée des backpackers néo-hippies (qui n’ont aujourd’hui bien souvent de hippie que le look) et des jeunes fêtards en quête de paradis perdu (et artificiel aussi)...
 |
Les vêtements baba-neo-hippie à paillettes...
|
|
 |
Et les fameuses affiches, comme à Rishikesh😉
|
|
On associe souvent Goa aux fêtes et à la culture psychédélique.
Et à raison, car c’est de là qu’a émergé tout un mouvement!
Comme on vous l’expliquait brièvement dans l’article sur Pushkar (ici), Goa est indissociable de la culture « psytrance » et de tout ce qui va avec!
C’est ici qu’est née la musique « Goa » et l’essence même de la plupart des festivals électroniques d’Europe et d’ailleurs!
C’est la source et c’est donc une sorte de pèlerinage pour tout fêtard à tendance plus ou moins baba cool.
 |
La scène du HillTop Market du coté de Vagator
|
Cependant, on imagine bien que pour ceux qui ont connu « l’âge d’or de Goa », elle doit sembler défigurée. Et la nostalgie d’un autre temps flotte dans l’air…
Que dire des locaux qui ont dû voir bien des choses?!
Le choc culturel entre eux et ces étrangers débridés, pas toujours soucieux des coutumes locales, enivrés par toutes les possibilités qu’offre ce petit coin de paradis, n’a pas toujours dû être facile à appréhender.
Mais c’est aussi l’une de ses particularités et c’est sans doute pour cela aussi que Goa plait toujours autant aujourd’hui!
Alors, finalement, qu’avons-nous pensé de Goa ?!
Je suis contente d’écrire cet article avec un peu de recul, car je me rends vraiment compte à quel point Goa c’était bien! Vachement bien même!
Et je comprends (enfin) pourquoi cet endroit à un tel aura.
Il faut dire, nous avons mis toutes les chances de notre côté.
Grâce à notre ami Yogi, qui habite ici, nous avons trouvé un petit appartement on ne peu plus agréable (si on enlève le lit en carton et les travaux à côté 😅) dans le village de Siolim.
Propre et lumineux, avec tout le nécessaire, une cuisine et une super terrasse avec vue sur la rivière Chapora! On s’y est senti merveilleusement bien.
En 3 min, nous étions chez notre ami et nous en avons retrouvé beaucoup d’autres!
Yaksha (qui s’est installé ici aussi), Felix, Nabeela, Pablo et John étaient déjà là, Justin, Cha et Yassir sont arrivés et même Abi et Karima nous ont rejoints ! (une petite graine déposée à Pushkar qui a bien germé!)
 |
Notre chez nous
|
 |
Avec Karima et Abi
|
Siolim, c’est au nord de Goa.
C'est un tout petit village, majoritairement hindou. Facile à reconnaitre, grâce aux drapeaux oranges et à leur kitchissime "autels" à tulsi (le basilic sacré) devant chaque maisons.
Pour info; Goa est un état majoritairement hindou mais avec un pourcentage relativement élevé de chrétiens (+-20%) dû à l'occupation portugaise qui, rappelons-le à quand même durée 450 ans.
En Inde on parle de "Sarva Dharma Sama Bhava", qu'on peut traduire par "toutes les religions sont les même". C'est Gandhi qui à mis ce principe en avant et ici, dans l'état de Goa, on ne l'oublie pas.
"Qu'ils soient catholiques, hindous ou musulmans, de nombreux Goanais se prosternent en signe de révérence symbiotique devant les divinités d'autres confessions que celle qu'ils professent." https://dip.goa.gov.in/religion-of-goa/
 |
Les autels à tulsi
|
|
 |
Toujours très kitch et ultra colorés!
|
|
 |
La photogénique Siolim Riverside Chapel, juste en face de chez Yogi
|
 |
Un bel exemple de mixité religieuse dans notre quartier!
|
Siolim, c'est très calme, tout mignon et pas très touristique.
Aucun shop de souvenirs ou de vêtements baba cool, par contre, quelques restos bien sympas et deux trois supérettes, très pratique.
De là, nous avons découvert les plages de Morjim, la plus proche, Mandreem et Arambol, encore un peu plus au nord et celle de Vagator - le place to be des party people - plus au sud (mais toujours dans le nord 😉)
Des plages immenses avec du sable tout doux. Une eau, certes pas aussi turquoise et translucide qu’en Thaïlande, mais calme et à température idéale!
Et c'est à peu près tout...
On se l'est vraiment joué tranquille, sans chercher à tout voir et tout explorer.
En mode vacance quoi!
 |
Dans le village de Siolim - un des village les moins touristique...
|
 |
Sur la plage de Mandreem
|
Flâner en scooter sur les petites routes bordées de cocotier,
regarder la lumière filtrée à travers les palmiers…
Dénicher un temple hindou super kitch ou une petite chapelle pleine de charme.
Admirer les vieilles habitations coloniales, souvent très colorées.
Observer la vie des gens et profiter tout simplement!
Pour manger, c’est simple, on s’est régalé!!
(Encore?! Oui.)
On avait le choix entre cuisine indienne plus traditionnelle et cuisine « fusion » un peu chicos.
Une fois encore, on remercie ce brassage culturel qui apporte tellement de délicieuses déclinaisons culinaires! Comme à Bali, nous alternions entre cuisines locales par cher du tout (retrouver les spécialités du sud qu’on adore! Vadais, idly, uthapam…) et cuisine « occidentale », plus cher, mais sans jamais vraiment l’être (smoothie bowl, brunchs et autres salades originales…)
Mention spéciale au restaurant Rabbit Hole, un resto végétarien assez « bobo », tout près de chez nous. Leurs œufs Bénédicte aux champignons grillés et aux épinards étaient à tomber!
On s’est même fait livrer à manger à la maison. Une première en voyage.
Particulièrement symptahico-pratique quand on est (si) bien chez soi!
 |
Uthapam, dhal et curry
|
|
 |
Smoothie bowl
|
|
 |
Brunch de fête au Rabbit Hole !
|
Les aléas du voyage ont fait qu’on est arrivé à Goa pour la fin de notre périple indien.
La dernière étape donc, avant de retourner en Thaïlande, pour l’anniversaire Xa (son unique souhait 😉) J’allais donc passer le mien ici.
Et mon anniversaire est arrivé en même temps qu’un festival (très attendu apparemment).
Karakus Marakus !
L’occasion absolument idéale de découvrir et d’expérimenter la face festive de Goa.
Une des raisons pour laquelle nombre de nos amis se trouvaient ici aussi…
INTENSE !
On est bien content d’avoir pu vivre cette expérience ici, aussi et avec nos amis.
 |
Yassir, Yogi et Solo full power!
|
|
 |
Le DJ englouti par la scène!
|
|
 |
L'aube se lève et avec elle le dernier set de Sectio Aurea - expérience ultime!
|
 |
Les vaches reprennent possession des lieux
|
|
 |
Et les zombies s'en vont 😜
|
|
Je résume; un super logement, de la bouffe variée et délicieuse, des paysages magnifiques et colorés (magnifiques couché de soleil en prime!) l’air de la mer, un scooter pour en profiter et des amis pour partager tous ces agréables moments!
Franchement, dur de faire mieux non?!
On pourrait ajouter - un climat idéal, des gens toujours charmants et souriants, une atmosphère relax et décontractée, une architecture unique et photogénique…
Et dire que nous n’avons vu qu’une infime partie de ce territoire.
On s’est contenté du Nord, et encore, on est loin d'avoir été partout.
Il nous reste donc beaucoup d’endroits à découvrir à Goa!
Les années ont passé et nous, nous avons beaucoup changé.
Tous nos voyages et toutes ces rencontres nous ont énormément transformés.
Qui sait, si nous avions découvert Goa avant, l’aurions-nous autant appréciée?
Je ne sais pas…
Il parait que tout vient à point à qui sait attendre.
D’avoir attendu toutes années, nous aura sans doute permis de découvrir ce petit coin de paradis dans les meilleures conditions. Et comme j’aime croire que rien n’arrive par hasard…
 |
| Merci! |
>>> La suite - en Thaïlande - par ici! <<<
.... en construction ...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire